655 Article De Base Muet

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Le vingtième siècle restera dans les mémoires comme le siècle au cours duquel, dans la plupart des pays occidentaux, il y a eu des augmentations significatives de l’intelligence (effet Flynn), mesurées par les scores du quotient intellectuel (QI). Alors que l’effet Flynn s’est produit dans les pays en développement, l’intelligence a diminué depuis les années 1990, en particulier dans les pays d’Europe du Nord. Assez sensible.

Dans la perception commune, l’intelligence est considérée comme un trait très précieux, égal ou supérieur à l’esthétique. En fait, il existe des preuves que des niveaux élevés de capacité cognitive (qui sont les seules performances pouvant être correctement appelées intelligence) ne suffisent pas pour que les gens prennent des décisions ou des jugements rationnels.

Chacun de nous, en privé, connaît des gens très intelligents qui se comportent de manière complètement irrationnelle. Un nom public pour tout le monde : Steve Jobs, qui face à un diagnostic de cancer a décidé de se soigner avec des pseudo-médicaments naturels, et la maladie a inévitablement conduit à sa mort.
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De nombreux lauréats scientifiques du prix Nobel qui croyaient au spiritualisme, à la télépathie, à l’homéopathie, ou qui niaient le rôle du VIH comme cause du sida et du changement climatique.

Il est embarrassant de trouver même des physiciens très autoritaires ou célèbres qui nient l’évolution darwinienne, ou qui disent des bêtises sans précédent en matière de biotechnologie, de neuroscience, d’économie, de psychologie, etc.

Les chimistes ou les biologistes peuvent également porter des jugements irrationnels. Les médecins ou les ingénieurs ne sont pas des scientifiques et sont plus susceptibles de partager des croyances irrationnelles.

La question présente un intérêt à la fois social et épistémologique. Sur le plan social ces chiffres causent des dégâts dévastateurs, car ils permettent de polariser les discussions. C’est-à-dire qu’ils nous permettent de dire que : « les scientifiques sur le thème X sont divisés ».

Ils nient donc que ce qui a déjà été prouvé au-delà de tout doute raisonnable soit prouvé : X peut représenter les OGM, les cellules souches de toute nature, le changement climatique, le risque vaccinal, l’efficacité de l’homéopathie, les médicaments psychotropes, etc.

Le problème n’est pas résoluble et l’on ne peut qu’espérer qu’un sentiment de honte ou de peur pour sa réputation scientifique réduise la présomption de pouvoir ou de devoir dire ce qui se passe dans sa tête, voire dans son ventre, simplement parce qu’on s’est avéré être intelligent dans certains domaines.
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D’un point de vue épistémologique ou plutôt de psychologie cognitive, le phénomène a été largement étudié et on a vu que les textes sur l’intelligence ne mesurent pas la capacité de faire des choix ou de juger de manière rationnelle.

Les psychologues cognitifs ont découvert depuis des décennies que la rationalité humaine est limitée et que nous décidons et jugeons en utilisant des heuristiques et des préjugés, ce qui nous induit généralement dans l’erreur.

Le prix Nobel d’économie à Daniel Kanheman, a été décerné pour avoir éprouvé une incapacité cognitive, plutôt que des compétences, telles que l’intelligence. Où se situe l’intelligence dans la possibilité de dépasser les limites de la rationalité humaine ?

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